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| | Le retour (complet) | |
| | Auteur | Message |
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Emelinette
Nombre de messages : 105 Age : 52 Localisation : Villeurbanne (69) Date d'inscription : 06/06/2007
| Sujet: Le retour (complet) Ven 27 Juil - 7:09 | |
| Chapitre 1
Imaginez une région désertique. Le sol est poussiéreux à cause du vent. Des collines de roches vallonnent l'ensemble. L'air est très sec à cause de l'absence d'eau, et également étouffant à cause du manque d'ombre. Un soleil de plomb brûle les rares espèces vivantes qui s'aventurent ici. Du moins celles qui ne sont pas assez intelligentes pour se protéger. Au milieu de ce décor de rêve, une créature bipède avance, d'une démarche mesurée, économisant chacun de ses effort. Elle est est enroulée dans de grandes étoffes claires, afin d'éviter aux rayons destructeurs d'atteindre sa peau. Chacune de ses épaules est passée dans une boucle, dont les autres extrémités se trouvent rattachées aux coins droite et gauche d'un petit traineau. Le chargement est également bien enveloppé. La créature s'arrête au sommet d'un petit monticule, profitant de la vue, non pas pour la beauté mais pour essayer de trouver un éventuel abris où se reposer un moment. Elle repère assez loin ce qui ressemble à un trou à la base du flanc d'une petite falaise d'à peine quelques mètres de haut. Voilà exactement qui fera l'affaire. De plus, l'ouverture est plein nord, donc à l'abris du soleil. Les pas sont comptés jusqu'à cet oasis de fraîcheur, toute relative mais tellement l'ombre est absente à des kilomètres à la ronde. Le traineau se fait plus lourd, le bois de l'armature glissant plus ou moins bien sur les cailloux. Pas le moindre nuage à l'horizon. La canicule doit être la seule et unique météo autorisée quel que soit le jour de l'année. Plus elle s'approche du trou, plus ses jambes se font légères. Et plus elle redoute de ne pas être la première à avoir décidé d'y trouver refuge. Qu'importe ! S'il faut négocier, voire se battre, elle est résignée. Dans les grandes étendues sans grand relief, les distances sont démesurément trompeuses. Déjà que la chaleur accablante pousse à limiter les dépenses d'énergie, mais le temps pour rejoindre un point qui ne semblait pas si loin semble une éternité. Enfin, la créature parvient dans la zone d'ombre. Elle tire son traîneau, le colle bien à la paroi et se laisse tomber sur le sol, les bras en croix, profitant d'un moment de repose bien mérité. Après quelques minutes, elle décroche une gourde de sa ceinture et avale goulument les quelques gorgées qui restaient. Elle commence alors à entendre du bruit en provenance du trou. Mais pas le genre de bruit qu'un animal peut produire. Ils 'agit plutôt de cris articulés, même si elle ne parvient pas à reconnaître le moindre mot. Aux cris s'ajoutent bientôt des sons sourdrs, comme une cavalcade. Le sol commence même à en trembler. Retirant d'un geste le grand drap pare-soleil, la jeune humaine découvre alors une armure flamboyante. Elle décroche le bouclier de son dos et lui donnait une allure diforme et tire son épée, une lame fine et courbée, un peu à la manière des katanas, entourée d'un halo bleuté. Elle est maintenant prête à accueillir l'habitant, et à en revendiquer la propriété par un combat impitoyable. Son visage fin encadré de cheveux noirs attachés en une queue de cheval vieillissante est couvert de transpiration et de poussière. La luminescence de son arme se reflète dans ses yeux aussi profonds que l'ébène, montrant une réflexion intensive pour déterminer la nature du danger qui la menace, afin de préparer sa défense avec le plus de pertinence possible. La jeunesse évidente de la femme est en contradiction totale avec l'assurance et la puissance qui se dégagent de sa personne. De même, sa beauté éclatante, mal dissimulée par des jours de marche forcée dans des conditions épouvantables, contraste avec l'uniformité ocre des alentours. Les bruits se rapprochent de plus en plus. Un nain, habillé d'une simple chemise verte et d'un pantalon gris surgit en courant du trou. S'il ne semble pas particulièrement incommodé par la chaleur, il marque une réelle surprise à la vue de la jeune femme, et marque un temps d'arrêt : - Pauvre folle ! Fuyez ! Fuyez ! Il repart de plus belle. Trois autres nains débouchent ensuite. Ils sont essoufflés, et hésitent un peu sur l'action à mener : fuir ? essayer de profiter de l'espace pour éventuellement réfléchir et trouver une solution ? L'un d'eux pointe un doigt accusateur vers la femme tout en parlant un langage inconnu, probablement la langue maternelle des nains. Il s'approche alors d'elle : - C'est vous qui avez fait ça ? - Quoi donc ? Je n'ai rien fait. Je m'appelle Emelina et je suis membre de la chevalerie de Hurlevent et je suis de passage. Le nain continue : - C'est vous qui les avez obligés à entrer dans notre mine ? A tout saccager et à tuer nos compagnon ? - Qu'y a-t-il dans votre mine ? Je n'ai pas croisé beaucoup d'être vivant ces derniers temps, j'ignore quels sont les habitants de cette région très aride. Le bruit sourd devient de plus en plus fort, et Emelina n'entend même plus les paroles du nain. Deux golems de pierre monstrueux sortent du trou, faisant trembler violemment le sol à chaque fois qu'ils y posent un pied. Emelina comprend que sa petite épée, aussi magique qu'elle soit, ne pourra rien faire contre eux. Elle la jette, ainsi que son bouclier, et se précipite sur son traineau, où elle prend une masse à deux mains, qu'elle fait tournoyer avec une certaines aisance au dessus de sa tête malgré son poids. Le premier golem poursuit les nains qui courent aussi vite que leurs petites jambes leur permettent dans tous les sens. Le second se tourne vers Emelina et lève les bras au ciel en émettant une sorte de sifflement. Si la jeune femme prenait le temps d'analyser la situation, elle trouverait sûrement que le golem est un peu trop sûr de lui, prenant ce nouvel adversaire pour aussi faible qu'un simple mineur. Il s'approche d'elle et remarque la masse juste au moment où elle vient taper l'une de ses jambes. Qui peut dire de quelle manière un golem ressent la douleur et la manifeste. En tout cas, les pierres s'étant trouvé en contact avec l'arme se sont effritées et le golem se déplace maintenant dans une démarche boitillante. Il ne semble pas vouloir éviter les coups, et pourtant ils viennent successivement lui écraser le pied de l'autre jambe, la poitrine, puis la tête. S'est-il seulement rendu compte qu'il n'avait aucune chance devant une telle maîtrise du combat ? Difficile à dire. Emelina fait un tour sur elle-même pour repérer le second golem et s'occuper de son sort. Elle le voit s'acharner sur l'un des nains, le moins rapide probablement, étendu au sol, subissant les coups violents sans bouger. Il ne remarques pas la masse, qui vient s'écraser dans son dos, avec une force inouïe, provoquant un éclair rouge très lumineux, malgré l'absence de sang de ces créatures. Il s'écroule instantanément dans un bruit de pierres qui roulent. Deux autres nains sortent encore de la mine. Ils sont paniqués, mais retrouvent un semblant de calme en voyant Emelina et les deux golems hors combat. Emelina s'approche du trou et essaie de savoir s'il n'y aurait pas d'autres golems dans les tunnels. - Ils sont nombreux ? - Non, non, seulement ces deux-là, mais c'est largement suffisant pour mettre à sac tout notre travail d'extraction ! - Pourquoi pensiez-vous que c'est moi qui les ai amenés ici ? Des golems de pierre dans une grotte, c'est pourtant pas très étonnant... - Nous occupons cette mine depuis plusieurs semaines et n'en avons jamais vus avant. Un autre nain intervient : - Et nous avons quelques... comment dire... divergences d'opinions avec certains habitants du coin. Vous, par contre, ne semblez pas être à votre aise ici. Le climat est trop rude ? - UN ELFE ! Tout le monde se retourne vers le nain qui, faisant montre d'un manque total de politesse, était en train de fouiller le traineau d'Emelina. Il sort rapidement une petite hache et s'apprête à en asséner des coups l'elfe qu'il a découvert, soigneusement embalé dans des couvertures et des draps. Emelina tire un petit couteau dissimulé dans sa ceinture, couteau qui vient se ficher dans le manche de la hache, la faisant sauter des mains de son propriétaire. - Nom de... Il ne finit pas sa phrase, devant l'applomb de l'humaine qui le menace maintenant de sa masse. Elle lui lance d'une voix forte et claire et d'un calme impressionnant : - Il s'agit d'UNE elfe ! Et je la considère comme ma soeur, alors celui qui tentera quoi que ce soit contre elle aura aussitôt affaire à moi, c'es compris ? Si tous les nains cherchent à montrer leur obéissance devant ce chevalier qui vient de leur sauver la vie, l'un d'eux a tout de même le courage de demander : - Pourquoi avez-vous le corps d'une elfe dans vos bagage ? Emelina s'assoie sur le sol, dans la zone d'ombre qui diminue proportionnellement à l'inclinaison du soleil. - C'est une longue histoire, mais sachez d'abord qu'elle est toujours vivante. Je l'ai trouvée il y a quelques jours dans le repère de l'Aile Noire. J'ai appris qu'elle avait l'intention de tuer le général drake qui y sévit. Apparemment il serait plus ou moins en relation avec la disparition de sa mère. J'ai voulu venir à son secours, mais j'ai dû affronter des sbires du général, qui m'ont bien retardée, et accessoirement tué ma monture. En arrivant sur les lieux d'un combat que j'ai vite compris comme titanesque, j'ai trouvé le général mort et Omine inanimée. J'ignore encore ce qui s'est passé, et je la ramène à Hurlevent pour la faire examiner par les meilleurs spécialiste dont nous disposons. Abasourdits, les nains comprennent alors leur méprise : - Cette elfe aurait... tué le général drake de l'Aile Noire ? - Il y avait d'autres corps, je pense qu'elle n'était pas seule, mais c'est probablement elle qui a donné le coup de grâce. - C'est un exploit qu'aucun nain n'a encore pu réaliser ! Pourtant nombreux sont ceux qui ont essayé et ne sont jamais revenus. L'un des nains donne des ordres aux autres qui se précipitent dans la mine, puis se tourne vers Emelina : - Nous avons quelques vivres et des montures, si les golems n'ont pas tout détruit. Prenez-les et conduisez votre soeur à la ville le plus rapidement possible. Nous ne sommes que de simples mineurs, nous ferions une escorte pitoyable, et nous vous ralentirions. Mais soyez assurée que nous allons propager la nouvelle à travers tout le continent, foi de nain !
Dernière édition par le Mar 7 Aoû - 6:03, édité 4 fois | |
| | | Emelinette
Nombre de messages : 105 Age : 52 Localisation : Villeurbanne (69) Date d'inscription : 06/06/2007
| Sujet: Re: Le retour (complet) Ven 3 Aoû - 3:36 | |
| Chapitre 2
- Et Kadrik, il est parti où encore ? Saleté de nain, on peut jamais compter sur eux… Omine parle à voix basse. Les quatre compagnons sont plaqués contre un mur, à proximité d’une ouverture. Ils sont dans une forteresse ennemie, couverts de transpiration et de sang, enchaînant combats sur combats, se frayant un chemin jusqu’à leur but. Outre Omine, elfe druide de renom, le groupe est constitué d’un guerrier humain aguerri, Chepan, une magicienne gnome qui est déjà venue en ces lieues, nommée Crakinet, et qui sert de guide, et son mari de démoniste, un certain Boon. Kadrik, le paladin, a, semble-t-il, déserté son poste. Le gnome répond, non sans un sourire en coin : - Sa mère a du l’appeler pour manger… Omine se glisse discrètement jusqu’à l’ouverture donnant sur la pièce suivante et revient : - Ils sont trois, ça va être chaud. Elle sent soudain une présence derrière elle, mais n’a pas le temps de réagir avant qu’une voix caverneuse envahisse toute la pièce : - Tiens, c’est ma progéniture qui vient me rendre visite ! Le général drake, qui avait juste passé la tête dans la porte, entre maintenant en entier dans la pièce. Il s’agit d’un individu imposant par rapport à la moyenne de sa race : une bonne dizaine de mètres de la queue à la tête, cette dernière étant à plus de cinq mètres de hauteur. Le groupe s’organise rapidement : le guerrier fonce sur le drake, pendant que les gnomes préparent des incantations destructrices. Omine, elle, se tranformer en panthère. Sur un geste du drake, tout le monde se retrouve pétrifié. - Tss Tss Tss ! C’est pas comme ça que je vois les choses, mes petits… Tout d’abord, je ne veux pas faire de mal à ma fille… Une bulle jaune apparaît autour d’Omine. - Ensuite, ces rigolos n’ont rien à faire ici… Un claquement de doigts provoque une pluie de météorites, réduisant les compagnons d’Omine en petits tas de cendres. Le tas correspondant à Chepan émet un faible « Aïe ». La bulle ne tarde pas à disparaître, une fois la pluie cessée. Omine recouvre alors la liberté de ses gestes et de la parole : - Qu’est-ce que tout ceci veut dire ? - Regarde ce collier, autour de mon cou. Il ne te rappelle rien ? Hé oui, celui que ton géniteur t’a laissé dans le terrier… - Ca voudrait dire que… que… - Oui, Omine… Je suis… ta mère… L’elfe entre alors dans une rage folle, et assène des coups de bâton au drake. Lorsqu’elle reprend ses esprits, le corps ensanglanté du Drake est étendu à ses pieds. - Ho, non, c’est pas possible… Maman… Un groupe d’orcs pénètre dans la pièce, et s’immobilise en voyant le carnage. Ils discutent entre eux quelques instants, puis se mettent à genoux, et se prosternent devant Omine. | |
| | | Emelinette
Nombre de messages : 105 Age : 52 Localisation : Villeurbanne (69) Date d'inscription : 06/06/2007
| Sujet: Re: Le retour (complet) Ven 3 Aoû - 7:15 | |
| Chapitre 3
Omine se tient droite. Elle est debout sur le trône. Un trône à l’échelle drake, donc l’elfe fait ridiculement petit. Elle porte une armure faite d’écailles, probablement celles de son prédécesseur. Autour du cou, les deux amulettes de ses parents. A la main, un bâton fait d’ossements de diverses races, à en juger par les tailles et formes des os, ainsi que du crâne qui l’orne. Les deux gardes drake qui l’entourent n’ont pas changé. Ils sont stoïques, ne sachant probablement pas qu’ils risqueraient d’écraser leur souveraine s’ils devaient la protéger. La salle du trône est immense, même pour des drakes, et le bruit des pas des visiteurs, un groupe d’orcs, sont faibles mais résonnent pourtant longtemps. Ils s’avancent jusqu’à une vingtaine de mètres d’Omine, et s’inclinent. D’une voix suraiguë et à peine audible, elle commencee : - Alors, où en êtes-v… Elle pose une main sur sa gorge, qui, l’espace d’un instant, est entourée d’un halo verdâtre, et demande, d’une voir rauque, autoritaire et puissante : - Où en êtes-vous ? L’orc qui semble être le chef répond timidement : - Nous avons subi d’énormes pertes, surtout en conséquence du nombre d’intrus, mais nous les avons tous éliminés. - Bien, les équipes de gardes peuvent revenir à l’effectif normal. - Enfin, nous pensons les avoir tous eus. Nous ignorons combien ils étaient au départ, il est donc difficile d’estim… - COMMENT ? Le hurlement d’Omine résonne dans tout le palais. Elle fusille du regard l’orc porte-parole. Ce dernier commence à se liquéfier et il n’en reste bientôt qu’une flaque, que ses compagnons fixent avec des yeux exorbités. - Ce n’est pas votre rôle de penser, bon sang ! Omine lève un bras au dessus de sa tête, doigts écartés. Une pluie d’éclairs s’abat sur le reste du groupe des orcs, les foudroyant sur place. - C’est MON rôle, de penser ! Pffff, et même pas fichus de me dire quelle race nous attaquait aujourd’hui, abrutis d’orcs ! Omine tourne la tête vers l’un de ses gardes, qui est en train d’émettre un glapissement : - Ca te fait rire, gros lard ? D’un geste du revers de la main, elle envoie le garde s’écraser contre le mur, puis se tourne vers le second, surveillant qu’il reste impassible. - Ce n’est pas ma petite taille qui va se mettre en travers de mon autorité ! Elle se concentre quelques secondes sur son bâton, et rapidement devient aussi grande que le drake. Du moins son corps le devient, contrairement à ses vêtements. Le garde en forme de crêpe collé au mur se voit rejoint par son collègue. - Je veux une nouvelle garde rapprochée... et de nouveaux vêtements !!! | |
| | | Emelinette
Nombre de messages : 105 Age : 52 Localisation : Villeurbanne (69) Date d'inscription : 06/06/2007
| Sujet: Re: Le retour (complet) Mar 7 Aoû - 2:50 | |
| Chapitre 4
Emelina se gratte la tête en pensant : - Des vêtements ? Pour quoi faire ? Elle est perchée sur le toit du palais, et épie les conversations émanant de la salle du trône par l'espace qu'occupait il y a encore quelques minutes une tuile. Autour d'elle, à divers endroits, se tiennent ses compagnons de commando, prêts à faire irruption dans l'antre des drakes, parmi les corps des gardes. Emelina semble satisfaite de sa diversion, malgré le sacrifice de ses camarades. Elle fait alors un geste de la main, en pointant le pouce vers le bas. De longues cordes tombent du plafond, sur lesquelles se font glisser les intrus. Omine, qui se prend une corde sur la tête, lève les yeux et s'écrie : - ALERTE ! ON NOUS ATTAQUE !!! Le groupe commando se divise et chaque sous-groupe s'occupe de barricader une porte. Certes ils ne résisteront pas longtemps, mais ça devrait suffir. Emelina s'approche de sa soeur : - Mais... Omine ? C'est bien toi ? Mon Dieu, mais que t'est-il arrivé ? L'elfe géante lève un bras et commence une incantation, mais sa main se prend dans l'une des cordes, ce qui l'interromp. Emelina se tourne vers ses amis : - Le premier qui lève les yeux sur les parties intimes de ma soeur aura affaire à moi ! Evidemment, cette phrase a l'effet inverse et tous les membres mâles de son groupe s'empressent de regarder la nudité de l'elfe, qui, pudique, tente de se cacher derrière le trône plutôt que de relancer son sort offensif. De lourds coups contre les portes font revenir à eux les compagnons d'Emelina, qui maintiennent les battants fermés avec les moyens qu'ils ont, qui avec leur corps, qui avec des armes en travers, qui avec des rideaux enroulés autour des poignées. Emelina monte sur le trône et contemple sa soeur, recroquevillée : - Ma pauvre, regarde dans quel état tu es... Elle pose la main sur la tête d'Omine, ce qui a pour effet de la faire rapetisser jusqu'à ce qu'elle ait la taille d'un nourrisson. Emelina la prend dans ses bras, et l'enveloppe dans sa cape. - Allons, c'est fini... là... voilà... on va rentrer à la maison maintenant. | |
| | | Emelinette
Nombre de messages : 105 Age : 52 Localisation : Villeurbanne (69) Date d'inscription : 06/06/2007
| Sujet: Re: Le retour (complet) Mar 7 Aoû - 6:02 | |
| Chapitre 5
- NON ! Pas la maison ! Omine se redresse brusquement, après s'est réveillée au sursaut. Elle regarde autour d'elle : c'est sa chambre... sa chambre, à Hurlevent. Il fait nuit, et tout semble calme. Elle panique. Elle saute hors de son lit et se précipite vers la porte, qu'elle ouvre avec empressement. C'est le silence absolu. Elle court dans les couloirs, en direction de la sortie. Emelina, qui discutait devant la cheminée du salon avec sa mère, est alertée par le bruit et parvient devant la porte juste avant. - Omine ! Tu es réveillée, enfin ! Elle ouvre les bras pour enlacer sa soeur, mais cette dernière a un geste de recul : - Mais qu'est-ce que tu as fait ! Emelina est stupéfaite. Elle ne réagit que lorsqu'Omine est partie, laissant la porte ouverte. Elle s'engouffre à sa poursuite. Elle sait que sa soeur a des capacités étonnantes pour se déplacer furtivement, mais elle la connaît bien. Elle la rattrape devant la maison du maître druide de la ville, alors qu'elle appelle Oly. - Oly n'est pas ici. Il faisait partie du commando qui m'a accompagnée dans le repaire drake à ta recherche. Omine fond en larmes : - Tu... Tu veux dire qu'il est... il est... Emelina prend sa cape et la met sur les épaules de sa soeur. - Il est à l'hôpital. Un mauvais coup, mais rien de grâve. Tu pourras lui rendre visite demain. Omine s'emmitouffle dans la cape rouge et s'assoie sur le bord de la fontaine. - Je vais retourner là-bas ! - Ne dis pas de bêtise. Tu n'as plus rien à y faire. Omine se tourne vers Emelina et lui dit, très sûre d'elle : - Mais je suis leur chef, maintenant ! Emelina sourit, essayant de la réconforter. - Ils n'ont plus besoin de chef. Entre l'écatombe que tu as faite pour tuer leur général, et la mienne pour aller te récupérer, crois-moi, ils vont mettre plusieurs siècles avant d'être de nouveau un danger pour nous. Omine fronce les sourcils : - Mais qu'est-ce que tu racontes, ils sont entre très nombreux, d'ailleurs ils vous ont donné du fil à retordre lors de votre attaque... - J'ai envoyé une troupe dans la forteresse après notre retour ici, et ils n'ont rien trouvé. Les derniers survivants ont fui depuis longtemps. Et... comment sais-tu ce qui s'est passé pendant notre attaque ? - J'étais dans la salle du trône à votre arrivée par les toits ! - Omine, quand nous sommes arrivés dans la salle du trône, il n'y avait que des corps, et tu étais déjà dans le coma ! - Mais non, j'étais nue à cause de mon... Emelina pointe du doigt un carré de peau dépassant de la cape : - Non, c'est maintenant que tu es nue, en pleine rue. L'elfe ferme les yeux et essaie de rassembler ses souvenirs. - Lorsque je suis arrivée avec mon groupe, nous avons du éliminer une partie des gardes, mais une fois à l'intérieur, nous avons constaté que tu avais fait le plus gros du travail. Nous n'avions trouvé que des corps, mais Oly, qui avait insisté pour m'accompagner, a réussi par je ne sais quel miracle à te maintenir en vie. Il nous a dit que le coma ne durerait pas très longtemps. - Mais alors... Une larme coule sur la joue de l'elfe, qui commence à se rendre compte que la situation est loin d'être aussi désespérée que ce qu'elle pensait. - J'ai l'impression de sortir d'un cauchemard... tellement horrible, mais tellement réaliste ! - Probablement un effet secondaire de ton Oly chéri. - Le général drake était ma mère, qui s'était transformée je ne sais comment, d'ailleurs... Elle écarte la cape pour faire miroiter à la lumière de la Lune les deux amulettes sur sa poitrine. Emelina se veut réconfortante : - Oui, j'ai vu, en transportant ton corps, que tu avais trouvé la deuxième... Aurais-tu découvert autre chose ? Omine se frotte les yeux : - C'est encore flou dans mon esprit... Je me souviens du combat... Attend... Le général m'a appelée par mon nom ! - Bah, il devait être bien informé. Les espions sont nombreux... - Je ne pense pas... D'ailleurs, d'où il vient mon nom ? C'est de l'efique ancien, ça veut dire bonheur et joie... C'est pas ici qu'on me l'a donné. Ca vient forcément de mes vrais parents... Emelina réfléchit un moment, puis : - Tu as raison. J'ignore totalement comment papa en a eu connaissance. Il serait intéressant de lui poser la question, à son retour. - Quand j'y repense, je me demande comment j'ai pu arriver à bout de ces monstres... - C'était quand même de la pure folie de faire ça. - Mais la folie ne permet-elle pas aux peuples de sortir le meilleur d'eux-mêmes ? Regarde les savants, les artistes, les dirigeants : tous les génies étaient plus ou moins fous ! Je revendique mon droit... à la folie ! Emelina sourit. - Tu sais, Oly aussi a été fou, quand il a appris. Il voulait partir seul, et j'ai eu du mal à le convaincre d'attendre que je monte un groupe assez fort pour avoir une chance de te retrouver. Omine saute sur ses pieds et se met à courir en direction de l'hôpital.
FIN | |
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